Flightright, spécialiste des droits des passagers, publie son bilan aérien 2018 des pires aéroports et compagnies aériennes en comparant les retards et annulations.

« Entre grèves, conditions climatiques extrêmes ou encore faillites de compagnies aériennes, cette année 2018, les voyageurs ont dû faire preuve de patience et ont subi un trafic aérien très perturbé« , annonce Flighright. Ainsi, en 2018, le site estime à 562 millions d’euros le montant des indemnités qui seraient dues aux passagers victimes de problèmes.

Un palmarès 2018 en demi-teinte pour les compagnies françaises (1)
Les compagnies françaises parviennent à tirer leur épingle du jeu et sont représentées par Air Corsica et Transavia France qui se placent dans le top 5 des compagnies les plus ponctuelles avec des taux de 4,4% et 4,5% de retard. Néanmoins, en termes d’annulations, HOP! et Joon (filiales d’Air France) font partie du top 5 des mauvais élèves du classement, en enregistrant des taux de vols annulés de 3,6% et 3,5%. Au classement général, la compagnie aérienne indienne Jet Airways se place en tête du classement des compagnies les moins ponctuelles en 2018, avec 32% de vols retardés, suivie de Tunisair (28,9%) et d’Air Canada (27,9%).

Un montant d’indemnités record
« Cette année encore, le montant des indemnités auxquelles les passagers ont droit a augmenté de manière significative par rapport à l’année précédente. Il s’élève à 562 millions d’euros « , déclare Sebastian Legler, directeur général de Flightright. À titre de comparaison, le montant total des demandes d’indemnisation en 2017 s’élevait à 553 millions d’euros, soit près de 10 millions de moins qu’en 2018.

Les aéroports français parmi les mauvais élèves (2)
Du côté du classement des aéroports français, l’Ouest de la France est à l’honneur avec les aéroports de Caen, Pau-Pyrénées et Brest qui figurent parmi les aéroports les plus ponctuels tandis que la Guadeloupe et la Corse se distinguent et affichent un faible taux d’annulation. A noter que, si Pau-Pyrénées se veut exemplaire sur son taux de retard, l’aéroport figure néanmoins parmi les mauvais élèves en termes d’annulations. On retrouve à ses côtés les aéroports de Metz-Nancy-Lorraine et Clermont-Ferrand qui enregistrent les plus forts taux d’annulation. Concernant les retards, c’est à Carcassonne qu’il a fallu attendre le plus son avion, l’aéroport affiche le taux le plus élevé (1,7% de retards) devant Tarbes-Lourdes (0,9%) et Limoges (0,7%).

En Europe, on retrouve dans le top 3 des aéroports européens les moins fiables de 20183, Lyon Saint-Exupéry et Marseille Provence qui enregistrent 2,8% et 2,3% de perturbations (annulations et retards cumulés). Rappelons que cet été fut particulièrement rude pour les deux aéroports qui ont connu de grosses perturbations liées aux grèves des contrôleurs aériens.

Dédommagement des passagers
Parmi les meilleurs élèves, enclins à dédommager dans les délais légaux les voyageurs, on retrouve Air France, sa compagnie low cost Transavia ou encore la compagnie belge Brussels Airlines. Malheureusement, tous ne jouent pas le jeu, c’est le cas d’Air Austral ou les low cost Easyjet et Ryanair qui refusent, dans la majorité des cas, les paiements à l’amiable. « C’est simple : si la compagnie aérienne refuse catégoriquement de payer toute indemnité, elle a économisé tellement d’argent qu’elle peut facilement assumer les coûts supplémentaires des quelques procédures judiciaires relativement rares « , explique Philipp Kadelbach, fondateur et directeur juridique de Flightright. « Dans le cas des compagnies aériennes que nous avons classées dans “très insuffisant”, les réclamations doivent presque toujours être exécutées devant les tribunaux« .

(1) Vols au départ de la France. % calculés sur les retards de 30 min et plus des 100 compagnies aériennes avec le plus de départs de France sur une année.
(2) % calculés en prenant en compte les aéroports français avec 1000 départs annuels minimum. Pour les retards de 3h et plus.